En Côte d’Ivoire, j’adhérais à une association LGBTQI+, je n’étais pas un membre actif mais je les soutenais. À Abidjan, j’étais vraiment bien, je me sentais très bien dans mon pays je ne me voyais pas du tout venir ici. J’avais un très bon boulot qui me permettait de très bien gagner ma vie, je n’envisageais absolument pas de venir en Europe. J’avais 12 ans quand on m’a surpris pour la première fois. J’ai été battu et enfermé pendant trois jours. Pour qu’il n’y ait plus de doute, j’ai fait trois enfants avec la même femme mais nous ne vivions pas ensemble.
Je faisais des allers-retours entre l’appartement de ma femme et une autre petite maison que j’avais gardée et où je voyais mon compagnon. Quand les gens ont eu des doutes en se demandant pourquoi je ne me mariais pas, j’ai fait un deuxième enfant. Le jour de la naissance de mon troisième enfant, ma compagne a voulu montrer notre fille aux ami·e·s et pensant que je louais la petite maison à des ami·e·s, elle nous a surpris mon compagnon et moi. Sous le choc, elle a appelé des membres de ma famille qui m’ont immédiatement menacé de mort. Je suis parti travailler, je réfléchissais beaucoup parce que je ne me voyais plus rester en Côte d’Ivoire avec tout ce qui s’était passé. J’avais envie de vivre ma vie, de m’exprimer comme je le voulais. Je n’étais pas prêt à affronter le monde entier pour pouvoir vivre mon homosexualité́.
J’ai donc parlé à un ami homosexuel qui travaillait avec moi afin d’avoir tous les papiers dont j’avais Besoin, il m’a conseillé́ d’aller en Europe.