Les activités sexuelles entre personnes du même genre sont illégales en Érythrée et sont passibles d'une peine d'emprisonnement de 10 jours à 3 ans. Les couples de même genre n'ont aucune reconnaissance légale et ne peuvent pas adopter d'enfants. Il n'existe aucune loi protégeant les personnes LGBTQIA+ contre toute forme de discrimination ou de violence fondée sur l'orientation sexuelle et/ou l'identité de genre. Les personnes LGBTQIA+ sont régulièrement poursuivies, détenues et reconnues coupables par le gouvernement. L’État érythréen a affirmé à de nombreuses reprises que l'homosexualité était contraire aux valeurs et normes traditionnelles du pays. Il a également été signalé que certains prisonniers sont exécutés illégalement. Les lois ne permettent pas aux citoyens de changer de genre ou de nom légal. Le système judiciaire érythréen est opaque et souvent arbitraire dans le traitement des accusations d'activités homosexuelles. Le gouvernement érythréen a rejeté un appel lancé par le processus d'examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme des Nations unies en vue de légaliser les activités sexuelles entre personnes du même genre. Il a accusé à plusieurs reprises les pays occidentaux de promouvoir l'homosexualité dans le pays afin de déstabiliser le régime.
Très peu d'informations sont disponibles sur la situation des personnes LGBTQIA+ en Érythrée. Cela peut être lié à la stigmatisation sociétale attachée aux questions LGBTQIA+. Les personnes érythréennes sont soumises à de forts tabous et à une grave discrimination sociétale. La population est peu sensibilisée à l'existence des minorités sexuelles et de genre. Les abus, la torture et le passage à tabac des prisonniers sont courants. La discrimination sociétale est exacerbée par l'illégalité de l'homosexualité et de la transidentité, ce qui entraîne une augmentation de l'incidence des abus et du harcèlement des personnes LGBTQIA+. Elles sont régulièrement confrontées à la stigmatisation de la population en général. L'homosexualité et la transidentité ne sont pas ouvertement discutées en Érythrée et, dans une large mesure, l'existence de minorités sexuelles et de genre est inconnue.
En raison de l'illégalité et de la stigmatisation de l'homosexualité et de la transidentité, aucune ONG connue n'offre d'assistance ou de protection aux personnes LGBTQIA+ en Érythrée. Aucun groupe ou organisation apparenté n'est connu dans le pays.
Des milliers d'Érythréen·e·s sont contraint·e·s de fuir leur pays chaque année. Beaucoup d'entre eux rejoignent les flux migratoires mixtes et demandent l'asile en Afrique de l'Est, au Soudan, en Égypte, en Éthiopie et au-delà, notamment dans les pays européens. Les personnes LGBTQIA+ qui fuient leur pays ont suffisamment de raisons pour demander une protection internationale et la plupart d'entre elles cachent leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre.
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/LGBT_rights_in_Eritrea
[2] https://ilga.org/downloads/ILGA_State_Sponsored_Homophobia_2019.pdf
[3] https://www.refugeelegalaidinformation.org/eritrea-lgbti-resources
[4] https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4891047,00.html
[5] https://www.humandignitytrust.org/country-profile/eritrea/
[6] https://www.ucalgary.ca/sw/ramsay/africa/somalia-djibouti-eritrea.htm