Les activités sexuelles entre personnes de même genre sont généralement légales en Irak depuis 2003. Toutefois, elles restent punissables, la peine pouvant aller jusqu'à 6 mois d'emprisonnement ou des actions d'autodéfense telles que des passages à tabac et des tortures. Le tribunal de la charia peut même imposer des exécutions. Les communautés LGBTQIA+ font l'objet de discriminations et de violences généralisées de la part de la société, de la police et des milices locales. Les couples de même genre ne sont pas légalement reconnus en Irak et les hommes ouvertement homosexuels ne sont pas autorisés à servir dans l'armée. Plusieurs rapports font état d'exécutions extrajudiciaires ordonnées par des juges de la charia qui ne respectent pas la loi, et de cas où la police et les milices ont enlevé, menacé et tué des personnes LGBTQIA+.
Les citoyen·ne·s sont hésitant·e·s et ont une impression négative à l'égard des personnes LGBTQIA+ en général en Irak. Les personnes LGBTQIA+ sont fréquemment victimes de la justice d'autodéfense et de crimes d'honneur. Elles se voient également refuser un emploi ou sont licenciées parce qu'elles sont "trop féminines" ou parce qu'elles refusent de se livrer à des pratiques sexuelles avec leurs employeurs.
Les familles des personnes LGBTQIA+ en Irak ont peur et honte de cette situation et restent très discrètes à ce sujet dans la société en général. Certaines familles peuvent devenir agressives envers leurs enfants LGBTQIA+ et les torturer physiquement ou les tuer.
La Rassan Organization/Kurdistan Gay Organization est la première organisation pro-LGBTQIA+ à opérer en Irak de manière formelle et légale.
Iraqueer : créée en mars 2015 en Irak, c'est la deuxième organisation à soutenir les LGBTQIA+, après Rassan. https://www.iraqueer.org/
Au cours de la récente crise sécuritaire en Irak, les personnes LGBTQIA+ continuent de faire face à des obstacles importants en matière de sécurité. En 2009 et 2012, lorsque les milices et la police ont recherché, appréhendé et tué des Irakien·ne·s LGBTQIA+, certains organismes irakiens et internationaux ont aidé et mis en sécurité les personnes concernées en dehors du pays, en Jordanie, en Égypte et au Liban. Les personnes LGBTQIA+ s'échappent également vers des régions auparavant plus sûres, comme le Kurdistan irakien. En outre, les membres de la communauté LGBTQIA+ demandent souvent l'asile dans les pays européens où l'homosexualité et la transidentité sont ouvertement acceptées. Par rapport aux centaines de milliers d'autres Irakiens confrontés aujourd'hui à des persécutions et à des menaces pour leur vie et leurs moyens de subsistance, les Irakien·ne·s LGBTQIA+ courent un risque accru, à la fois parce qu'iels sont davantage menacé·e·s et parce que leur capacité à se mettre en sécurité est réduite.