Tout type d'activité sexuelle en dehors d'un mariage hétérosexuel est interdit dans l'Iran post-révolutionnaire et le gouvernement est l'un des plus discriminatoires au monde à l'égard des minorités sexuelles et de genre. On estime que 4 000 homosexuel·le·s ou bi·e·s ont été exécuté·e·s dans la foulée immédiate de la révolution islamique. Les activités sexuelles entre personnes du même genre/sexe sont passibles d'emprisonnement, de châtiments corporels ou d'exécution. Les hommes gays ou bisexuels sont confrontés à des mesures d'application de la loi plus strictes que les femmes lesbiennes ou bisexuelles. Les rapports sexuels avec pénétration entre deux hommes sont toujours passibles de la peine de mort pour la personne “passive”, tandis que la personne “active” reçoit la peine de mort si elle a utilisé la contrainte ou est mariée, et 100 coups de fouet dans le cas contraire. Les rapports sexuels sans pénétration sont généralement sanctionnés par des dizaines de coups de fouet. Les rapports sexuels entre deux femmes sont sanctionnés par 100 coups de fouet et sont passibles de la peine de mort à la quatrième infraction. Néanmoins, les personnes transgenres peuvent légalement changer leur marqueur de genre et leur nom après une opération d'affirmation de genre.
Les modes de vie des personnes LGBTQIA+ en Iran sont systématiquement niés par le régime islamique, qui les expose à d'horribles punitions, à des brimades et au risque de suicide. Comme iels sont stigmatisé·e·s et criminalisé·e·s, de nombreux adolescent·e·s LGBTQIA+ iranien·ne·s souffrent de stress émotionnel due à l'isolement social, à l'intolérance, à une image de soi déformée, à la violence familiale. Iels sont contraint·e·s au mariage ou à la stérilisation dans le cadre d'une chirurgie d'affirmation de genre. Cela conduit certains d'entre elles·eux à se présenter elles·eux-mêmes aux professionnel·le·s de la santé. Cependant, ces dernier·e·s ne savent souvent pas comment aborder leurs problèmes, ce qui entraîne une détresse émotionnelle et une dégradation de la santé mentale chez les personnes LGBTQIA+. Plusieurs rapports font état d'attaques et d'arrestations par la police lors de rassemblements LGBTQIA+.
Il existe peu de ressources disponibles pour aider les personnes LGBTQIA+ d'Iran basées dans les pays européens et américains :
De nombreuses personnes LGBTQIA+ ont fui vers la Turquie, où leur statut n'est pas un crime. Rien qu'en 2020, plus de 1400 Iranien·ne·s ont demandé une protection internationale auprès de la Direction générale de la gestion des migrations de Turquie. Le HCR a indiqué qu'en février 2021, il y avait 6586 demandeur·euse·s de protection internationale iranien·ne·s en Turquie, dont beaucoup sont des membres des communautés LGBTQIA+. Iels sont généralement transféré·e·s vers les pays tiers favorables aux personnes LGBTQIA+ après une période de séjour longue (jusqu'à 5-6 ans) et difficile en Turquie. Certain·e·s s'échappent et demandent la protection internationale dans les pays européens et nord-américains qui offrent une plus grande protection.