Au Maroc, les activités sexuelles entre personnes du même genre sont illégales et peuvent être sanctionnées de six mois à trois ans d'emprisonnement et d'une amende de 120 à 1 200 dirhams (12-120€). Le statut juridique des personnes LGBTQIA+ marocaines dépend largement de la morale islamique traditionnelle, qui considère l'homosexualité, la transidentité et le travestissement comme des signes d'immoralité. Le code pénal marocain criminalise les "actes obscènes ou contre nature avec un individu du même genre", ainsi que les "actes ou gestes d'obscénité et d'indécence publiques". Les attitudes de l’État à l'égard de l'homosexualité et de la transidentité tendent à être dans l'intérêt de la protection de la tradition du pays, en accord avec les rôles traditionnels de genre et les mœurs religieuses et culturelles. Le gouvernement marocain a pris des mesures pour améliorer la situation des personnes LGBTQIA+, notamment la création d'un conseil consultatif sur les droits humains qui inclut les questions LGBTQIA+. En outre, il existe un mouvement grandissant en faveur de la défense des droits des personnes LGBTQIA+ au Maroc, avec des organisations qui plaident pour un changement juridique et social. Ces efforts doivent encore se traduire par des changements juridiques importants ou une protection pour les communautés LGBTQIA+.
L'opinion publique marocaine à l'égard de la communauté LGBTQIA+ est généralement négative. Human Rights Watch a rapporté que les autorités marocaines sont connues pour intimider les activistes LGBTQIA+ en contactant leurs familles et en leur posant des questions qui peuvent finir par les "dénoncer". Les personnes perçues comme non hétérosexuelles, cisgenre ou dyadique sont confrontées à une hostilité sociale générale, légitimée par la rhétorique anti-LGBTQIA+ des fonctionnaires. Des agressions physiques ont également été documentées, des mariages hétérosexuels forcés, des séquestrations ou des expulsions du domicile familial. Des abus psychologiques ont également été cités comme exemples de réponses familiales au coming out des personnes LGBTQIA+.
Au Maroc, fuir n'est pas un long fleuve tranquille. Les personnes LGBTQIA+ marocaines peuvent demander la protection internationale auprès du HCR à Rabat, mais la route est longue et la plupart du temps, les résultats ne sont pas ceux escomptés. Celles·eux qui sont rongé·e·s par une pression insupportable et qui peuvent se permettre de fuir, vont vers des pays européens comme l'Espagne. Mais, iels n'ont pas la vie facile, car demander la protection internationale ne garantit pas un respect de la dignité humaine sur place. Seule une demande sur quatre aboutit et les collectifs et les associations LGBTQIA+ se heurtent à des obstacles supplémentaires.