Sénégal

Les activités homosexuelles, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, sont criminalisées au Sénégal par une peine de 1 à 5 ans de prison et une amende de 100 000 à 1 500 000 francs (150 à 2 300 euros). La peine maximale s'applique lorsque les activités sexuelles incluent une personne de moins de 21 ans. Il n'existe pas de lois anti-discrimination en matière de discours de haine, de violence, d'emploi au Sénégal et les couples de même genre ne sont pas non plus reconnus légalement. Il n'y a pas de changement de genre légal pour les personnes transgenres. En 2016, le président sénégalais Macky Sall a déclaré qu'il ne légaliserait jamais l'homosexualité sous son autorité sur les terres sénégalaises. La police nationale sénégalaise est connue pour arrêter et détenir arbitrairement les personnes LGBTQIA+ présumées avoir eu une activité sexuelle de même genre.

Les communautés LGBTQIA+ sont confrontées à des discriminations quotidiennes au Sénégal. Le niveau d'intolérance envers les minorités sexuelles et/ou de genre dans le pays concernerait plus de 90% de la société sénégalaise. L'hostilité envers les personnes LGBTQIA+ est donc très forte. La violence, la stigmatisation et la discrimination sont répandues et les personnes LGBTQIA+ font l'objet de violences publiques, de menaces fréquentes, d'attaques collectives, de vols, d'expulsions, de chantage et même de viols. En 2020 (malgré les difficultés quotidiennes que rencontrent les personnes LBGTQI+ au Sénégal), certains conservateur·rice·s islamiques poursuivent les agressions LGBTQI-phobes. En 2021, plusieurs centaines de manifestant·e·s se rassemblent à Dakar et brûlent un drapeau arc-en-ciel pour demander que l'homosexualité soit considérée comme un crime au Sénégal. Ils estimaient qu'être LGBTQIA+ allait à l'encontre de la foi et des valeurs du pays. 

ll existe quelques activistes, mais il n'y a actuellement aucune association ou organisation s’adressant aux personnes LGBTQIA+ à l'intérieur ou à l'extérieur du Sénégal.

Aucune ligne d'assistance téléphonique ne peut être trouvée pour aider les minorités sexuelles et de genre dans le pays.

De nombreuses personnes LGBTQIA+ sénégalaises vivent dans la peur et sont donc contraintes de quitter leur domicile. Certaines migrent vers la Mauritanie, où elles peuvent obtenir le statut de réfugié auprès du HCR. Seuls quelques-unes sont sélectionnées pour être réinstallées en Amérique du Nord et en Europe. Pour de nombreux Sénégalais·e·s, les destinations migratoires sont principalement les pays européens francophones tels que la France ou la Belgique.