Les personnes LGBTQIA+ en Syrie peuvent être confrontées à des difficultés juridiques. Selon la loi, "les relations sexuelles entre personnes du même genre sont contraires à l'ordre de la nature" et la peine pour ces activités sexuelles est de trois ans d'emprisonnement. Bien que les questions LGBTQIA+ aient évolué en fonction des différentes étapes de la guerre civile, les minorités sexuelles et de genre ont été le plus souvent ignorées et mises de côté. Par conséquent, l'impact de la violence sur les personnes LGBTQIA+ et leurs besoins n'ont pas été pris en compte. Depuis la guerre civile, la Syrie est devenue un pays dangereux, notamment pour la communauté LGBTQIA+. Le système politique syrien criminalise explicitement toutes les formes d'activité LGBTQIA+. Les personnes ayant des caractéristiques sexuées primaires et secondaires qui ne sont pas clairement masculines ou féminines, ou celles ayant une expression de genre différente du genre assigné à la naissance, sont autorisées à changer de genre légal, mais par le biais d’une opération de réassignation de genre depuis 2004.
Les personnes LGBTQIA+ mènent une vie difficile en Syrie. L'hostilité des familles, des communautés religieuses, des réseaux professionnels et des autres piliers du soutien social est une source de vulnérabilité pour les Syriens LGBTQIA+. La plupart des familles syriennes ne parlent même pas des questions LGBTQIA+, même si elles acceptent l'existence des identités LGBTQIA+. Selon certains rapports, la société syrienne menace et déteste la communauté LGBTQIA+. En outre, il n'existe pas d'égalité des chances en matière d'éducation et de travail pour les personnes LGBTQIA+ en Syrie.
Il existe quelques activistes, mais il n'y a actuellement aucune association ou organisation s’adressant aux personnes LGBTQIA+ à l'intérieur ou à l'extérieur de la Syrie. Aucune ligne d'assistance téléphonique ne peut être trouvée pour aider les minorités sexuelles et de genre dans le pays.
Plus de 5,6 millions de Syrien·ne·s sont officiellement enregistré·e·s comme réfugié·e·s. Il n'existe pas de chiffres fiables sur le nombre de Syrien·ne·s LGBTQIA+ qui ont quitté le pays, mais si l'on se base sur le taux de référence de 5 %, on peut estimer à 260 000 le nombre de Syrien·ne·s LGBTQIA+ enregistré·e·s comme réfugié·e·s en dehors de la Syrie. Si de nombreux·euse·s Syrien·ne·s LGBTQIA+ considèrent l'asile à l'étranger comme la solution la plus durable pour leur protection. Cependant, leurs orientations sexuelles, leur identité ou expression de genre, et/ou leurs caractères sexuels peuvent amener à des discriminations ou des violences dans les pays d'accueil. Les hommes homosexuels subissent également des pressions pour quitter le pays en raison des risques induits par le service militaire forcé. La Turquie est largement considérée comme plus ouverte envers les minorités sexuelles et de genre et accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens au monde. Les personnes LGBTQIA+ en Turquie jouissent d'une liberté relative, notamment dans les villes plus cosmopolites comme Istanbul. Néanmoins, de nombreux réfugiéfe·s syrien·ne·s cherchent également une nouvelle vie dans les pays européens.